Violence conjugale?
La violence conjugale, souvent utilisée de manière interchangeable avec les expressions « violence entre partenaires intimes » ou « violence familiale », l’expression « violence conjugale » désigne l’exercice d’un pouvoir par un partenaire intime ou par un membre de la famille sur une autre personne par le biais d’un comportement nocif qui vise à la contrôler. Cette violence peut se produire dans différents types de relations, y compris le mariage, le concubinage ou les relations amoureuses, ainsi qu’entre les membres d’une même famille. La violence conjugale peut être un événement unique et isolé, ou elle peut être une trame de comportement. Elle peut survenir à n’importe quel moment au cours d’une relation et, souvent, elle se poursuit même après la fin de cette relation.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère que la violence entre partenaires intimes (VPI) est un important problème de santé publique à l’échelle mondiale. Il s’agit d’un problème très répandu qui a de graves conséquences sanitaires, sociales et économiques à court et à long terme pour les victimes, leurs familles et leurs communautés. La violence conjugale touche des personnes de toutes identités, bien que les conséquences soient plus graves pour certaines d’entre elles. Dans la plupart des cas, les femmes en sont victimes et les hommes en sont les auteurs, mais ce n’est pas toujours le cas. Les personnes qui s’identifient comme autochtones, 2ELGBTQI+, racialisées, vivant avec un handicap, nouvellement arrivées au Canada, âgées ou à faible revenu sont plus susceptibles d’être victimes de violence conjugale que celles qui ne s’identifient pas ainsi.
Types de violence conjugale
La violence conjugale peut prendre de nombreuses formes, toutes destinées à nuire à l’estime de soi et à l’autonomie de la victime. Par ces moyens, l’agresseur peut garder la victime sous son contrôle, l’isoler et l’effrayer pour l’empêcher d’appeler à l’aide.
Toute forme de violence conjugale est un problème grave, tant pour les personnes qui la subissent que pour celles qui en sont témoins. Au Nouveau-Brunswick, les services de lutte contre la violence conjugale, y compris les maisons de transition, les deuxièmes étapes et les travailleuses d’approche en matière de prévention de la violence conjugale, sont disponibles pour aider, quel que soit le type de violence, le niveau de danger ou le degré de gravité auquel s’identifie une survivante ou un survivant.
Violence physique
La violence physique désigne tout comportement physiquement agressif, y compris l’intimidation, les menaces d’agression physique et l’utilisation d’armes.
Parmi les exemples, notons frapper, gifler, donner des coups de poing, battre, donner des coups de pied, jeter, pousser, tirer, bousculer, mordre, griffer, couper et étrangler.
L’intimidation physique consiste à poser l’une de ces actions envers des objets pour vous effrayer.
Violence sexuelle
La violence sexuelle désigne tout comportement sexuel visant à contrôler, à exploiter, à blesser ou à tenter de blesser une autre personne.
Les exemples incluent, mais ne se limitent pas à recourir à la culpabilité, à la manipulation, aux menaces ou à la coercition pour vous faire participer à un acte sexuel; à commettre des actes sexuels sans obtenir votre consentement à chaque fois; vous forcer à vous engager dans une activité sexuelle non désirée avec lui ou d’autres personnes (par exemple, regarder ou produire de la pornographie, se prostituer); contrôler votre choix d’utiliser un moyen de contraception ou de tomber enceinte; contrôler votre accès aux soins de santé sexuelle ou reproductive; utiliser des mots destinés à attaquer, dégrader ou rabaisser votre corps, vos préférences sexuelles ou votre comportement sexuel; et vous harceler sexuellement, en d’autres mots, dire ou faire des choses de nature sexuelle alors qu’elle devrait raisonnablement savoir que c’est inapproprié et malgré le fait que vous lui demandiez d’arrêter.
La violence sexuelle peut également inclure des comportements sexuels, avec ou sans consentement, dirigés vers des personnes vulnérables (par exemple, des enfants, des personnes âgées, des personnes handicapées) par un adulte ou un adolescent. Si vous pensez que cela vous arrive ou arrive à quelqu’un que vous connaissez, veuillez appeler le service de protection de l’enfance ou le service de protection des adultes de la province.
Violence émotionnelle
La violence émotionnelle désigne tout comportement, y compris des paroles, utilisé pour porter atteinte au caractère et à l’estime de soi d’une autre personne, ou qui exploite ses vulnérabilités et ses insécurités.
Les exemples comprennent, mais ne se limitent pas à des insultes, des injures, du dénigrement et des critiques incessantes, ainsi qu’à des comportements qui provoquent des sentiments de honte, d’embarras ou d’humiliation publique, un rejet réel ou une menace de rejet.
Il peut également s’agir de refus de vous adresser la parole, d’atteinte à vos proches ou à vos animaux de compagnie pour vous affliger, de dommages à vos biens ou à vos effets personnels pour vous blesser, ainsi que de cris, de hurlements, de jurons, de déchaînement et de gestes terrorisants.
Violence psychologique
La violence psychologique désigne tout comportement préjudiciable qui vise à manipuler vos pensées, vos sentiments ou vos actions, y compris le contrôle coercitif et le harcèlement criminel, dont la « traque furtive » (« stalking »).
Les exemples comprennent, notamment de vous faire ressentir de la peur ou un sentiment d'insécurité; d’influencer votre comportement par le recours à la force ou aux menaces; de menacer de se blesser ou de se tuer, de vous tuer, d’assassiner vos proches ou vos animaux domestiques; de menacer de vous enlever vos enfants, d’endommager des biens, de vous humilier ou de porter atteinte à votre réputation; d’exercer du détournement cognitif en vous faisant douter de la réalité ou de votre stabilité mentale, en niant que la violence s’est produite ou en disant que vous l’avez inventée; d’utiliser une difficulté ou un diagnostic de santé mentale pour miner votre crédibilité; en vous reprochant la violence ou en vous faisant croire que c’est de votre faute; de vous isoler de vos amis, de votre famille et de vos activités sociales; d’être extrêmement jaloux de vos autres relations; d’exiger de savoir en permanence avec qui vous êtes et où vous êtes en vous suivant; vous surveillant ou vous traquant de manière répétée; de vous harceler par des appels téléphoniques, des textes, des courriels ou d’autres formes de messages électroniques en exigeant que vous répondiez à tout moment, même lorsque vous êtes occupé; de laisser des objets indésirables à votre portée; et de vous empêcher de quitter la relation ou de passer à la prochaine étape.
Violence financière
Également appelée violence économique, la violence financière désigne tout comportement qui se sert de ressources financières, telles que l’argent, des propriétés ou des biens pour contrôler une autre personne.
En voici quelques exemples : vous voler, vous empêcher de trouver un emploi ou d’aller à l’école, vous priver de vos besoins essentiels, contrôler votre argent (par exemple, vous verser une allocation, vous interdire d’avoir une carte de crédit), ne pas vous permettre de participer aux décisions ou aux questions financières (par exemple, ne pas vous autoriser à connaître ou à effectuer les transactions bancaires du ménage), et vous maintenir dans une situation de dépendance à leur égard.
Il peut également s’agir de dépenser l’argent destiné à des besoins fondamentaux à des fins non essentielles (par exemple, drogue, alcool, jeux de hasard ou loisirs) et de garder des secrets financiers (par exemple, des dettes importantes ou des comptes cachés).
Violence spirituelle
On désigne par violence spirituelle tout comportement qui méprise ou exploite la spiritualité ou la religion d’une personne.
Comme exemples de comportement, notons se moquer de vos croyances et pratiques spirituelles ou religieuses, vous interdire de pratiquer votre spiritualité ou votre religion, vous empêcher de vous engager dans votre communauté spirituelle ou religieuse, vous obliger à adopter leurs croyances et leurs pratiques, recourir à la spiritualité ou à la religion pour vous manipuler, et se servir de la spiritualité ou de la religion pour justifier les mauvais traitements.
Violence culturelle
La violence culturelle désigne tout comportement qui fait fi de ou exploite la culture ou le statut au regard de l’immigration d’une personne.
Il peut s’agir de se moquer de vos croyances ou de vos pratiques culturelles, de vous interdire les pratiques de votre culture, de vous empêcher de participer à la vie de votre communauté, de vous forcer à adopter leurs croyances et leurs pratiques, de profiter de vos origines culturelles différentes ou du fait que vous êtes un nouvel arrivant, de s’interposer par rapport à votre statut au regard de l’immigration et de se servir de ce statut pour vous contrôler ou vous isoler.
Violence facilitée par la technologie
Aussi appelée cyberviolence, la violence facilitée par la technologie désigne l’utilisation abusive de la technologie pour contrôler une autre personne et lui nuire.
Comme exemples de ce type de violence, notons vous écouter et vous localiser grâce à vos appareils; épier votre historique Internet et téléphonique; contrôler votre utilisation d’Internet, de votre ordinateur, de votre tablette ou de votre téléphone; vous obliger à communiquer vos mots de passe; vous envoyer des messages blessants sur de nombreuses plateforme; vous harceler par des appels et des messages; et menacer de vous humilier en révélant des renseignements privés ou préjudiciables si vous ne faites pas ce qu’il veut.
Veuillez prendre note que si ces formes de violence sont toutes des formes de violence conjugale et de violence entre partenaires intimes, elles peuvent également se produire en dehors d’une relation intime ou familiale, avec une personne que vous connaissez ou pas. Dans ce cas, il s’agit d’exemples de violence sexiste, c’est-à-dire de violence fondée sur le sexe, l’identité sexuelle, l’expression de genre ou le genre perçu, quelle que soit la relation avec la victime.